Monsieur le Président, Monsieur le Président du CESR, chers Collègues,
Tout d’abord, Monsieur le Président, je remarque que vous avez tenu compte de mes observations faites l’an dernier
relativement au document qui présente ce DOB 2009.
Il est un peu plus clair que celui de 2008 et ne comporte que 49 pages.
Bravo pour l’économie de papier et de temps consacré à sa rédaction et à sa lecture, car il faut bien dire qu’il est sur le fond identique au précédent et comme l’an dernier il n’est pas plus
passionnant, ni innovant.
Vous faites une énumération de plus ou moins bonnes intentions pour la Picardie avec ce vocabulaire un peu ésotérique, souvent abscons, décrivant des projets assurément utopiques et résolument
socialo-écolo-marxistes.
La petite nouveauté de l’année, c’est le tribut supplémentaire que vous êtes obligés de payer à vos alliés incertains, mais si exigeants, que sont les verts, afin de faire tenir debout votre
majorité bancale. Cela depuis que « Maxime le rouge » et ses amis ont trahi vos accords de 2ème tour et passent leur temps à brûler ce qu’ils étaient censés adorer : vous, Monsieur le
Président.
Si cela continue et s’ils le pouvaient, vous pourriez finir comme Jeanne d’Arc !
La nouveauté donc, c’est la couleur verte qui a servi à colorer ce document.
Dès la première page le ton est donné :
« L’installation de l’éco-région solidaire
»
S’il vous a fallut 4 années de gestation pour accoucher de cette foutaise, il vous faudra bien quelques siècles pour la faire fonctionner !
Pourtant, tout en évitant d’employer le mot « écologie », vous nous servez de l’éco-reponsable, de l’éco-quartier, de l’éco-conditionnalité, de l’éco-résidence.
Vous auriez pu en ajouter d’autres, je vous les donne pour l’année prochaine :
- l’éco-tourisme,
- l’éco-conduite,
- l’éco-organisme,
- l’éco-déplacement,
- l’éco-produit,
- l’éco-citoyen,
- l’éco-alternative,
- l’éco-conseil,
- l’éco santé,
- l’éco label,
- l’éco-socialo et l’éco coco.
Le seul mot qui intéresserait les Picards, vous l’ignorez, c’est le mot économie, faire des Économies !
Mais cette expression n’existe pas dans le vocabulaire de la gauche.
Afin de chloroformer le contribuable Picard, vous avez trouvé une bonne idée, présentée dans les annexes du document : « L’aide au pouvoir d’achat en 2008 ».
A la lecture de ces 14 pages, on peut penser que tout est devenu possible et presque gratuit en Picardie ! Un vrai paradis socialiste ! C’est presque Cuba !
La poursuite des études supérieures, la mobilité par le train (quand il est a l’heure et pas en grève !), le matériel scolaire, l’hébergement, le logement, la culture, le sport, les loisirs, la
santé, le bien être des jeunes (tant pis pour les vieux !), la maîtrise de l’énergie, le pouvoir d’achat des stagiaires, celui des apprentis, des étudiants, etc,
etc…
Je ne vous avais pourtant jamais imaginé déguisé en bonne fée avec un chapeau pointu réalisant les rêves des Picards en agitant votre baguette magique pour distribuer le bonheur
!
Ces 87 millions d’euros dont vous parlez, vous les avez tout bonnement pris dans la poche des contribuables et vous ne pouvez pas faire croire que le Conseil Régional fabrique l’argent qu’il
prétend distribuer si généreusement.
Pour nous, donner plus de pouvoir d’achat, c’est tout simplement prélever moins d’impôts et de taxes !
Vous nous annoncez que vous êtes conscient depuis 2004, des effets dévastateurs du néolibéralisme.
C’est surprenant, car les prises de position du PS dans les Assemblées Nationales et Européennes prouvent le contraire, nous n’oublierons pas non plus vos reniements lors du vote du congrès pour
la modification de la constitution et la ratification du traité de Lisbonne, qui ont ouvert encore plus grande la porte au règne de l’argent roi, au libéralisme sauvage et la décomposition de la
Nation.
Vous réaffirmez que la région doit conforter les logiques de redressement qu’elle a impulsées, au regard de ce que vous avez fait depuis 2004, ce sont surtout les augmentations des taux
d’imposition sur les Picards que vous avez impulsées.
Plus loin vous dites que les impôts touchent de plus en plus les revenus faibles, c’est pour cela que vous les avez augmentés chaque année depuis 2004.
L’an dernier, je vous demandais de ne pas augmenter les impôts, vos déclarations dans la presse semblent indiquer que vous m’avez entendu avec 1 an de retard. C’est la seule bonne nouvelle pour
2009 dont on attendra la confirmation lors du budget.
Vous prétendez que, grâce aux formations, on accède plus facilement à l’emploi, pourtant au début de septembre la hausse du chômage dans la Somme était de 2,8% et dans l’Aisne de 3,3%.
Vous annoncez que le programme « Vivre l’élevage en Picardie » permettra une meilleure utilisation de
l’herbe par les éleveurs. Voulez-vous dire qu’il ne leur restera que du foin à manger quand votre Europe et votre mondialisme les auront totalement ruinés ?
Vous évoquez « le bien vivre ensemble », vous vouliez certainement parler du match France-Tunisie par exemple.
Quant au concept de « la région ouverte à l’Europe et au monde », on le connaît bien, il relève d’un humour douteux au regard de l’immigration qui continue de déferler sur la
Picardie.
Vous annoncez que l’asphyxie financière des collectivités est programmée, mais aux mauvaises intentions du gouvernement s’ajoute aujourd’hui la crise financière mondiale dont personne ne peut
dire à cet instant qu’elle en sera l’issue.
Aujourd’hui, le CAC perd encore 10%. La place parisienne a perdu 47% de sa valeur depuis janvier.
C’est d’ailleurs tout autant le néolibéralisme que votre archéo-modialisme qui en porte la responsabilité.
Une réflexion, pleine de bon sens populaire, d’un Picard un peu Gaulois, entendu dans un petit bistrot de campagne, illustre bien le sentiment du peuple sur cette crise. Il disait :
« Quand un riche banquier pète à New York, c’est le petit épargnant Picard qui en prend plein les narines. ». C’est un
raccourci osé mais tellement réaliste.
Et même si grâce à l’alliance du FN, de Charles Baur et d’une partie des élus RPR, nous vous avons laissé une excellente situation financière comme vous le reconnaissez sur votre présentation du
DOB, vous devriez beaucoup plus tenir compte de cette situation nouvelle puisque les possibilités d’emprunt vont immanquablement se restreindre. D’autant plus que l’autofinancement se réduit et
l’endettement de la Région progresse puisque nous passons du 3ème rang au 8ème rang des régions pour la capacité de désendettement comme la constaté le CESR.
Si vous êtes conscient de tout cela, réduisez donc toutes vos dépenses non indispensables, telles que celles consacrées au FRAC, Fond Régional des Arts Calamiteux, aux emplois solidaires et
secrets, aux discriminations imaginaires, aux départements d’Afrique que vous avez annexés à la Picardie, ainsi qu’au reste du monde.
Vous écrivez que les picards se sentent concernés par le monde qui les entoure, bien sur, mais allez demander aux producteurs de lait ou aux intérimaires de chez Continental, s’ils se sentent
concernés par le programme Picardie-Konni-Madaoua au Niger ?
Pour conclure rien de vraiment neuf pour 2009. Malgré le nouveau contexte économique et financier, qui va provoquer de graves remous dans la gestion des
collectivités.
Si vous ne voulez pas réorientez votre politique, la prochaine année sera aussi sombre que la précédente pour la Picardie.